Christian Perrier Figures tremblées : dessins novembre/décembre2013
fusain sur papier japon 40x 36,5 cm 13/12/2013 accueil |
En peinture, comme pour le dessin, je me tiens, autant que faire se peut, à distance de la figure. Pour moi la figuration est synonyme d'anecdote, de bavardage. Elle renvoie à un extérieur de la surface peinte ou dessinée, ce que les linguistes appellent le référent. Entité parasite qui s'interpose entre le regard et l'œuvre, qui tend à occulter le geste et la substance même de la toile ou du dessin. Pourtant des figures se sont imposées dans mon travail. Des outils, des formes prétextes propres à exprimer mes obsessions : dire la débandade des formes, la dissolution, l'apparition et son démenti tout en affirmant le bonheur du geste tremblant, maladroit, balbutiant, redondant, iconoclaste en somme. Ces formes évoquent d'improbables pots ou vases ou fruits ou feuillages vagues et renvoient ainsi à de vieilles traditions dans leur immémoriale banalité. Consentement à la figure donc, en invoquant Morandi dont l'ombre tutélaire plane sur mes tentatives.